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dimanche 27 juillet 2008

Ma visite du Dojo Yoseikan au Japon...

Les 24 et 25 mai 2007 durant mon voyage au Japon en compagnie d'aikidokas de Beauport, nous avons fait une halte à Shizuoka avec l'intention de se rendre au Yoseikan, le dojo bâti par Maitre Minoru Mochizuki en 1931.

Nous avions comme information pour nous y rendre seulement l'adresse écrite sur un bout de papier. Nous nous étions dit qu'un chauffeur de taxi trouvera l'endroit sans problème... Nous avions également en tête une photo affichée sur le mur du Dojo de Beauport où on voyait le Yoseikan bâti en bois sur deux étages et les réçits de nos Senseis qui se sont déjà entraînés là-bas.

Le matin du 25 mai 2007, à la pluie battante, un chauffeur de taxi nous mena à l'adresse indiquée sur notre bout de papier non sans mal (il a demandé son chemin dans des commerces à deux reprises).

Nous sommes arrivés devant une bâtisse à un étage avec un revêtement de tôle. Il y avait une mention "Martial Arts" à l'entrée mais pas de mention "Yoseikan" et surtout personne sur place.

Nous nous sommes déplacés autour de la bâtisse pour jeter un coup d'oeil, avons essayé de demander si nous étions à la bonne place à des japonais sur place qui ne comprennaient pas l'anglais pour finalement apprendre qu'ils auraient fallu revenir plus tard pour les cours du soir et pour avoir de l'information.

Malheureusement, notre plan pour la journée nous permmetait seulement une halte à Shizuoka car il fallait se rendre à Tokyo le soir venu. Nous sommes donc revenus de Shizuoka sans savoir si nous avions finalement vu le Yoseikan...

Six mois plus tard lors de quelques recherches sur Internet, j'ai lu ce message sur le site de la Yoseikan World Federation :

"The original Yoseikan dojo in Shizuoka, Japan, that was built in 1931 and rebuilt twice after WW2, has been sold lately.
After Master Minoru Mochizuki had left to France in 1999 to live with his eldest son Hiroo Mochizuki, the dojo had been rented out to various organizations. It was finally sold in 2006 and renamed 'GAKUNAN JYUKU'."

J'ai alors fait une petite recherche sur Gakunan Jyuku et cela m'a mené sur http://www.budomma.com/ et sur Flickr et j'ai vu cette image :

Nous y étions au Yoseikan !!!

Le 27 mai dernier lors du stage avec le Maître Hiroo Mochizuki, nous lui avons demandé pourquoi la bâtisse n'avait plus de deuxième étage. Ils nous a répondu qu'il a dû être reconstruit récemment suite aux dommages causés par un typhon. Le nouveau propriétaire n'a tout simplement pas reconstruit le deuxième étage!

Petite Anecdote :

Le professeur de judo qui donne les cours sur place au Gakunan Jyuku s'appelle Sato Mitsuhiro il a déjà donné un stage dans le cadre du championnat mondial de Yoseikan Budo à Trois-Rivières en 1997...J'ai même une photo avec lui. Il va falloir que je la numérise celle-là un jour...

vendredi 11 juillet 2008

Stage avec le Maître Hiroo Mochizuki


Le Maître Hiroo Mochizuki donnait un stage d'une soirée à Sherbrooke le 27 mai dernier. Pour ceux qui ne connaissent pas ce grand maître, il est le fondateur du Yoseikan Budo, un pionnier du karaté et de l'aikido en Europe, le soke (héritier) de l'école Yoseikan, 9ième dan en karaté et j'en passe...

J'ai eu la chance d'y être invité par les gens de l'Association canadienne d'aikido Mochizuki.

Pour débuter son cours, Maître Mochizuki a expliquer l'importance de la coordination des bras et des jambes. Pour pratiquer, il nous a fait marcher... Et oui marcher. Il y avait des gens dans le dojo qui avait de la difficulté à bien synchroniser les bras et les jambes lors de la marche. L'exercice était donc opportun. On a par la suite poursuivi avec les exercices de balayage sans partenaire en synchronisant encore une fois les bras et les jambes. Le Maître nous a évidemment fait travailler le mouvement ondulatoire des hanches (sa spécialité) tout en souplesse avec des mouvements semblables à des Tsuki mais avec les bras très souples.

Maître Mochizuki nous a fait pratiquer plusieurs éducatifs très intéressants. Avec un partenaire placé devant nous, un genou au sol et l'autre jambe relevée (comme lorsque l'on apprend à chuter lorsque l'on est débutant), nous avons travaillé Ushiro Kata Otoshi (amener au sol par l'arrière en tirant sur les épaules), De Ashi Barai (balayage du pied), Ko Uchi Gari (petit fauchage intérieur), Sasae Tsurikomi Ashi (tirer en dedans en maintenant la jambe) et Uchi Mata (projection par l'intérieur de la hanche). Ces exercices nous ont permis d'apprendre une méthode d'enseignement des chutes et des projections pour les débutants et en plus de travailler des mouvements de judo peu utilisés en jiu-jitsu, mais toujours très efficaces. Un bel exemple de pédagogie!

La partie principale du stage a permis d'apprendre pour certains ou de perfectionner pour d'autres le kata Hyori No Kata. Le Maître a expliqué que ce kata a été créé par son père Maître Minoru Mochizuki et qu'il permet de comprendre qu'une situation n'est jamais perdue, qu'il y a toujours un moyen de se sortir d'impasses mais toujours en souplesse. D'ailleurs, l'Encyclopédie des arts martiaux de l'Extrême Orient définit ce kata comme étant :la base d'une relation d'entente et de progression mutuelle entre deux partenaires. Il est un randori sans agressivité ni violence, un dialogue physique entre partenaire.

En aikibudo, ce kata est appelé Ura No Kata. Ces gens le pratique de la manière enseignée par le Maître Minoru Mochizuki. Le Maître Hiroo a adapté ce kata à sa forme de pratique.

Le Maître a fait remarquer tout au long du kata l'importance de faire ce kata en étant joyeux car il permet de se libérer du stress qui nous afflige avant d'entrer dans le dojo. Le kata met aussi l'emphase sur la stratégie à développer dans les arts martiaux. Il faut faire croire à son partenaire qu'il a le contrôle sur la situation pour mieux le contrer par la suite.

Le kata est composé de plusieurs séquences de mouvements où les partenaires contrent mutuellement toutes les techniques et se conclut avec Ude Tomoe Sutemi (projection en cercle autour du coude en sacrifiant l'équilibre). Le Maître a expliqué plusieurs éléments subtils du kata comme le travail sur les pouces pour contrer les techniques, le déséquilibre, le timing, etc. Il nous a également expliqué l'importance de la forme de corps comme les boxeurs pour éviter lors des frappes Tsuki et Gyaku Tsuki (coup de poing) de mettre de la pression sur le bas du dos. Cette explication s'est conclue avec une anecdote sur le développement du karaté en Europe car le Maître est le pionnier du karaté dans ce coin de la planète.

Il a mentionné également que le kata se termine avec un symbole, c'est-à-dire, les deux partenaires qui prennent la forme du tigre et du dragon avec leurs mains en faisant un parallèle avec le cinéma pour nous faire rire.

Bref, un stage très instructif où notre cerveau a été mis à contribution autant que notre corps tellement le kata semble simple au départ mais tellement vaste lorsque expliqué par un grand Maître. Nous avons droit à une rencontre avec un maître pédagogue, un maître qui a une longue expérience à partager, d'une grande humilité et très facile d'approche et qui sait ajouter une touche d'humour dans son enseignement.