Pages

vendredi 11 juillet 2008

Stage avec le Maître Hiroo Mochizuki


Le Maître Hiroo Mochizuki donnait un stage d'une soirée à Sherbrooke le 27 mai dernier. Pour ceux qui ne connaissent pas ce grand maître, il est le fondateur du Yoseikan Budo, un pionnier du karaté et de l'aikido en Europe, le soke (héritier) de l'école Yoseikan, 9ième dan en karaté et j'en passe...

J'ai eu la chance d'y être invité par les gens de l'Association canadienne d'aikido Mochizuki.

Pour débuter son cours, Maître Mochizuki a expliquer l'importance de la coordination des bras et des jambes. Pour pratiquer, il nous a fait marcher... Et oui marcher. Il y avait des gens dans le dojo qui avait de la difficulté à bien synchroniser les bras et les jambes lors de la marche. L'exercice était donc opportun. On a par la suite poursuivi avec les exercices de balayage sans partenaire en synchronisant encore une fois les bras et les jambes. Le Maître nous a évidemment fait travailler le mouvement ondulatoire des hanches (sa spécialité) tout en souplesse avec des mouvements semblables à des Tsuki mais avec les bras très souples.

Maître Mochizuki nous a fait pratiquer plusieurs éducatifs très intéressants. Avec un partenaire placé devant nous, un genou au sol et l'autre jambe relevée (comme lorsque l'on apprend à chuter lorsque l'on est débutant), nous avons travaillé Ushiro Kata Otoshi (amener au sol par l'arrière en tirant sur les épaules), De Ashi Barai (balayage du pied), Ko Uchi Gari (petit fauchage intérieur), Sasae Tsurikomi Ashi (tirer en dedans en maintenant la jambe) et Uchi Mata (projection par l'intérieur de la hanche). Ces exercices nous ont permis d'apprendre une méthode d'enseignement des chutes et des projections pour les débutants et en plus de travailler des mouvements de judo peu utilisés en jiu-jitsu, mais toujours très efficaces. Un bel exemple de pédagogie!

La partie principale du stage a permis d'apprendre pour certains ou de perfectionner pour d'autres le kata Hyori No Kata. Le Maître a expliqué que ce kata a été créé par son père Maître Minoru Mochizuki et qu'il permet de comprendre qu'une situation n'est jamais perdue, qu'il y a toujours un moyen de se sortir d'impasses mais toujours en souplesse. D'ailleurs, l'Encyclopédie des arts martiaux de l'Extrême Orient définit ce kata comme étant :la base d'une relation d'entente et de progression mutuelle entre deux partenaires. Il est un randori sans agressivité ni violence, un dialogue physique entre partenaire.

En aikibudo, ce kata est appelé Ura No Kata. Ces gens le pratique de la manière enseignée par le Maître Minoru Mochizuki. Le Maître Hiroo a adapté ce kata à sa forme de pratique.

Le Maître a fait remarquer tout au long du kata l'importance de faire ce kata en étant joyeux car il permet de se libérer du stress qui nous afflige avant d'entrer dans le dojo. Le kata met aussi l'emphase sur la stratégie à développer dans les arts martiaux. Il faut faire croire à son partenaire qu'il a le contrôle sur la situation pour mieux le contrer par la suite.

Le kata est composé de plusieurs séquences de mouvements où les partenaires contrent mutuellement toutes les techniques et se conclut avec Ude Tomoe Sutemi (projection en cercle autour du coude en sacrifiant l'équilibre). Le Maître a expliqué plusieurs éléments subtils du kata comme le travail sur les pouces pour contrer les techniques, le déséquilibre, le timing, etc. Il nous a également expliqué l'importance de la forme de corps comme les boxeurs pour éviter lors des frappes Tsuki et Gyaku Tsuki (coup de poing) de mettre de la pression sur le bas du dos. Cette explication s'est conclue avec une anecdote sur le développement du karaté en Europe car le Maître est le pionnier du karaté dans ce coin de la planète.

Il a mentionné également que le kata se termine avec un symbole, c'est-à-dire, les deux partenaires qui prennent la forme du tigre et du dragon avec leurs mains en faisant un parallèle avec le cinéma pour nous faire rire.

Bref, un stage très instructif où notre cerveau a été mis à contribution autant que notre corps tellement le kata semble simple au départ mais tellement vaste lorsque expliqué par un grand Maître. Nous avons droit à une rencontre avec un maître pédagogue, un maître qui a une longue expérience à partager, d'une grande humilité et très facile d'approche et qui sait ajouter une touche d'humour dans son enseignement.

Aucun commentaire :

Enregistrer un commentaire